De la Création à la Destruction de l’Homme.
Depuis la création de l'Homme, la Terre s'est vue évoluer et
développer au rythme des humains. Pourtant depuis quelques siècles,
nous courrons à notre propre perte en détruisant les écosystèmes
qui nous entourent, uniquement pour nos différents conforts. Les
écologistes et chercheurs nous alarment sur la crise depuis quelques
années, et ont été soutenus par de nombreux artistes. Énormément
de personnes influentes ont dénoncé notre situation dans
l'industrie du cinéma, de la musique, mais également dans les
arts plastiques. Alors comment
la Création
et la Destruction
de l'Homme
peuvent-elles
être dénoncées
à travers l'art? - Enéa Vigot
Pour introduire l'analyse, ce montage a été imaginé par Laetitia Henry, un des membres fondateurs du Sac Vert. Cette idée a été divisée en deux grandes parties: La Construction contre La Destruction. La première image située en bas, représente la Création de l'Homme peinte par Michel-Ange. Et la deuxième image en haut du montage, a été prise par Laetitia Henry lors de notre dixième ramassage de déchets, et symbolise ici la Destruction de l'Homme.
Cette œuvre dénonce donc le cycle dévastateur que les humains ont eux-même construit et dans lequel ils sont désormais piégés.
Tout d'abord, la première partie représente la création de l'Homme - d'Adam, peinte par Michel-Ange au 16e siècle sur le plafond de la Chapelle Sixtine au Vatican. Elle est placée en bas du montage et représente un des épisodes incontournables de la Genèse, premier livre de l'Ancien Testament qui retrace les débuts de l'humanité. Cette peinture inspire aujourd'hui de nouvelles œuvres, et de nouvelles approches de l'art.
La main à gauche est celle d'Adam, et s'oppose à celle de droite qui appartient à Dieu. Michel-Ange cherche ici à représenter l'acte créateur de la Bible, l'instant-même où Dieu donne le souffle de la vie à Adam. Ce moment est représenté par les deux doigts qui se touchent presque et qui établissement le lien entre l'homme et son créateur. C'est la Création de l'Homme selon la Bible.
Ensuite, la seconde partie symbolise la destruction de l'Homme de manière allégorique. Cette photo a été prise en septembre 2019, pendant le dixième ramassage du Sac Vert. Sur l'image en noir et blanc, nous pouvons apercevoir deux personnes échanger un déchet astucieusement mis en valeur. Le placement et la position des doigts ressemblent à celles de l'œuvre de Michel-Ange, mais la présence du déchet évoque un tout autre aspect. Nous voyons une main tendre à une autre, un déchet que les humains ont eux-même créé, mais également jeté par terre. Ce sachet jaune parmi tant d'autre est symbole de Destruction car il participe à la pollution liée aux activités humaines qui porte atteinte à notre environnement au quotidien. Toutes les productions qui détruisent nos écosystèmes depuis quelques siècles et les conséquences qui en découlent, ont été imaginées et ordonnées par l'Homme-même. Cette photographie dénonce donc la période des humains participant à leur propre perte : l'anthropocène ou l'âge de l'Homme.
Parmi ces impacts humains, il y a la pollution de surproduction de déchets (ex: le plastique, voir notre autre article) et l'eutrophisation (accumulation de nutriments/nitrates dans un milieu souvent aquatique, détruisant la vie marine). L'urbanisation, l'agriculture et l'élevage ont également un rôle important dans l'agrandissement des terrains utilisés par les êtres humains (concentration démographique, extension des champs et accroissement des populations de bétails). De nombreuses espèces ont également disparu sous la domination humaine, au contraire de l'apparition d'espèces invasives qui s'accumulent sur un petit territoire. Et pour finir, il y a le réchauffement climatique qui résulte des émissions de dioxyde de carbone, et des rejets de gaz à effet de serre, polluant l'atmosphère terrestre en transformant nos paysages. Toutes ces influences humaines se retournent peu à peu contre l'être humain, avec des dégâts climatiques plus réguliers et plus intenses et un environnement qui se dégrade chaque jour. Si nous continuons sur cette lancée sans prendre d'alternatives environnementales, nous assisterons bientôt à notre propre extinction massive.
L'art est donc un outil incontournable de communication et de transmission, notamment pour avoir une nouvelle approche des différents problèmes sociaux et écologiques. La dénonciation de notre destruction à travers l'idée de Laetitia Henry, expose bien l'époque anthropocène dans laquelle nous vivons. Évidemment il n'est pas encore trop tard, de nombreuses actions peuvent encore influencer un grand changement à l'échelle mondiale. Nous pouvons réduire, voire arrêter la consommation de déchets inutiles en trouvant des alternatives réutilisables, sans forcément renoncer à nos conforts. Il faut également mettre en place des restrictions au niveau des émissions de CO2 et des produits toxiques comme les pesticides. Nous devons aussi limiter notre consommation de viande, et s'ouvrir à d'autres richesses culinaires. En conclusion, plusieurs solutions sont en notre possession et nous avons un rôle important en ce qui concerne notre avenir commun. Nous devons continuer à nous battre pour les générations à venir et le bien-être de notre planète.
Alors ce n'est pas de la Création et la Destruction de l'Homme dont nous devons parler, mais plutôt de la Création Humaine et de sa future Résurrection. - Enéa Vigot